L’envolée


Au fond de la salle immense, un lit seulement, le sien, placé près de la fenêtre semi-ouverte.

Les rideaux transparents flottent mélancoliquement au souffle de son rire éteint.

Accrochée sur le porte-manteau métallique, une robe : celle qu'elle n'aurait portée qu'une seule fois.

Un drap froissé dévoile ses plis d'antan et se répand sur le sol ciré comme une cascade d'hiver glacée.

La flamme de la dernière nuit vacille sur le chandelier dans le silence à peine envisagé.

L'astre sublime s'est réfugié derrière les nuages les plus légers.

Le corps a cessé de frémir.

Noëlle Mathis
2004

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